The Perch

Je suis en burn-out militant.

Quand le soir des élections européennes, ma mère m'apprend par message qu'Emmanuel Macron venais de dissoudre l'Assemblée, je n'y ai simplement pas cru. Peut-être un peu arrogante, mais surtout prise par un soudain déni, ma première réaction, c'est de faire confiance à ma lecture politique d'habitude plus précise que ça et de lui dire qu'elle est tomber sur une fake news. Sauf que je fouille et, en effet, la nouvelle tombe, les articles sortent de partout. Je m'attendais à beaucoup de choses, mais certainement pas à 21 jours d'enfer politique.

Mais en même temps, est-ce que qui que ce soit s'y attendait ? Est-ce que qui que ce soit a vraiment vu venir ce geste cynique de la part d'Emmanuel Macron ? Il y en a certains qui l'ont vu venir. Mais pour la grande majorité d'entre nous, on a été pris de haut, on s'est fait couper l'herbe sous le pied. Le cynisme politique de cet homme n'a aucune limite.

Les États-uniens, qui sont soumis à des événements météorologiques bien plus violents que nous autres européens, ont un conseil pour l'un de ces événements qui revient souvent : "Si la tornade que tu observes semble ne pas bouger, c'est qu'elle fonce droit sur toi."

Cette phrase est coincée dans ma tête depuis le début de ces législatives. Combien de temps avons-nous passé a regarder l'extrême droite montée au loin comme un spectacle macabre, se disant en permanence que c'était pour bientôt, mais pas pour tout de suite, sans voir venir la menace ? Combien d'entre nous on tentait de prévenir pour juste entendre qu'on criait au loup ? Utilisais l'extrême droite comme un petit coup de frissons dans le dos des gens pour continuer de le faire voter au centre, ça à ses limites et maintenant, on paye le prix d'années de ce cynisme politique.

Oui, "cynisme politique". Je sais, ça fait trois fois que je le dis, déjà. Parce que c'est ce que c'est. Ce n'est pas juste quelque chose qui nous arrive comme une maladie, c'est quelque chose que l'on nous fait subir délibérément. On se retrouve toutes et tout victimes de gens qui joue avec des forces qui pensent naïvement contrôler aux services de leurs intérêts. J'écoute les média et j'ai juste l'impression que l'on parle d'un suicide. "Qui aurait pu le prédire ?!", disent les gens directement cité comme responsable laisser dans la lettre du défunt, disent celles et ceux qui ont ignorés tous les signes évidents pendant tout ce temps parce que ça les faisait juste trop chier de s'en soucier.

Quelque part, j'étais déjà un peu paniqué pour pas mal de raisons. Je n'ai jamais connu le pays autrement qu'avec l'extrême droite en embuscade. Les résultats des Européennes étaient effroyables, je m'attendais pas du tout à ce qu'il dissolve, mais quand même, je me disais que ça ne présageait rien de bon pour 2027, qui était déjà une élection que je n'attendais pas du tout parce que j'en avais très peur. Mais alors de soudainement me retrouver au milieu de cette élection, comme si j'avais dormi pendant trois ans, c'était assez horrible.

Je ressors de tout ça avec énormément de mépris pour les électeurs du RN. Et je n'aime pas ça. Parce que dans beaucoup de ces gens là, il y a de ma famille. Moi même, j'ai grandi dans le milieu d'extrême droite. Je sais ce que ça fait que d'avoir ces idées. Le mépris que je ressens n'est pas un mépris envers eux pour dire que je pense que c'est des cons ou autres. Non, le mépris que j'ai envers eux est bien plus intime et bien plus personnel.

Ces gens-là ne savent pas ce que c'est que d'avoir peur pour leurs droits, pour leur vie. Pour beaucoup, ils ont vécu cette élection comme leur moment. Pour certains, ils n'en pouvaient tellement plus qu'ils se sont lâchés. Les violences ont explosé pendant ces législatives. Ceux qui craignent la soi-disante insécurité du pays qu'ils ne vivent jamais, ont également été ceux qui l'ont causé pendant cette période.

En manifestation, j'ai vu des militants antiracistes prendre la parole avec la voix tremblante, des militants féministes pleurer entre deux slogans, et des gens milités pour la première fois de leur vie, effrayer de ce qui pourrait leur arriver à eux ou à leurs proches.

Pendant 21 jours, des militants se sont fait suivre jusque chez eux. Des personnes racisées sont faites insultés en essayant de simplement vivre leurs vie. Des personnes LGBTI se sont fait ouvertement tabasser dans la rue sans que personne ne dise rien.

Quand on est allé tracter, on veillait à rester en groupe pour regarder frénétiquement autour de nous, pour se garder en sécurité. Je prononce mon discours à la Pride Radicale. Et même plusieurs jours après, j'ai des gens qui viennent me voir en manifestation, en assemblée générale de groupes d'actions politiques, et qui me disent remercie pour ce que j'ai dit. C'est touchant, mais à chaque fois que ça m'arrive, j'ai peur pour ma sécurité sur le coup. Ce qui est stupide venant de la meuf qui a publié ses discours en vidéo sur son blog, je le sais, dans le monde réel, dans la rue, c'est très différent.

Pour la fête des pères, j'appelle mon père et le premier truc qu'il fait, sans même me demander si j'allais bien, c'était du fait à quel point il était heureux de voir l'état du pays. Et pendant 20 minutes, il est parti dans un monologue où je ne dis absolument rien, où il se réjouissait de la montée de l'extrême droite dans le pays. Le tout avant de se vanter du fait que les personnes LGBTI de ce pays allaient perdre leur droit, le tout ponctué de fausse sympathie avec des phrases du genre "c'est dommage quand même, le marriage, c'était bien" et qu'en plus de ça, c'était de notre faute parce qu'on s'est trop imposés dans la société.

Parce que soit disant, on s'impose dans la société, c'est légitime de nous retirer nos droits. Classique. On impose que dalle. En tant que femme transgenre, je me bats à peine pour qu'on ait plus de droits, je me bats avant tout pour que la société nous foute la paix. On ne demande même pas d'être compris et respecté juste de nous laisser vivre. Je veux juste pouvoir exister en public sans avoir peur pour ma vie. Mais c'est déjà trop.

J'ai tellement mal vécu cet appel. Je sais très bien que si je lui en parle un jour, il va déformer tout et me dire que ce n'est pas ce qu'il a dit comme il le fait toujours, mais c'est bien ce qu'il m'a dit et j'avais juste envie de lui crier dessus "mais putain, je suis ta fille et je suis trans ! Comment tu peux me dire ça à moi ! Ouvre tes yeux et écoute ce que je te dis ! La réalité, ce n'est pas ce que tu lis sur Fdesouche !" Mais au lieu de ça, je n'ai juste rien dit. Quand il a commencé à repartir sur ça au bout de 20 minutes, sur le fait que de toute façon, c'est la faute "des LGBT", j'ai mis fin à la conversation.

Parce que pendant que des gens comme lui nagent en plein délire, la réalité, on la vie malgré nous. La réalité, ce sont mes proches transgenres qui ont lâché leurs hormones pour passer sur des hormones DIY qu'elles ont acheter en stock en dehors des cercles médicaux, pour essayer de gagner un minimum de contrôle sur leurs corps par peur que les accès à leurs hormones soient rendus bien plus compliqués que ce qu'ils ne le sont déjà, comme c'est arrivé trop de fois ailleurs dans le monde.

La réalité, c'est que pendant toutes ces législatives, j'ai eu peur de tenir la main de ma femme dans la rue pour la première fois depuis 7 ans de vie avec elle. J'ai eu peur de l'embrasser publiquement. J'ai eu peur de montrés de l'affection physique à mes sœurs trans. Et à chaque fois que c'est arrivé, je ne pouvais pas m'empêcher de regarder autour de nous. Une habitude que j'ai prise et que je n'ai toujours pas perdue. Parce que je suis déjà habituée aux regards insistant et quelque peu effrayant dans la rue quand on fait ça. Je me demande si ce mec a un problème avec le fait de voir deux lesbiennes ou est-ce qu'il m'a grillé et a un problème avec le fait que je sois trans, des questions que je me posais déjà avant et maintenant, c'est bien pire.

Je ne devrais pas me sentir en danger lorsqu'elle me montre publiquement et fièrement à quel point elle m'aime...

Je suis en burn-out militant. J'ai du mal à admettre, parce que je n'ai pas l'impression d'avoir fait grand-chose. Je suis allée tractés quelques fois, je suis allée à toutes les manifs, j'ai fait une prise de parole, j'ai participé à des assemblées générales de groupes d'action politique, mais c'est tout.

Je me dis que j'ai fait largement plus qu'une large partie des gens de ce pays qui se sont juste contentés d'aller voter. Et en même temps, je n'arrête pas de me dire que j'ai milité avec des gens qui font chaque jour plus que ce que j'ai pu faire en quatre semaines. J'ai beaucoup de mal avec cette question de légitimité. C'est un truc qui hante toute ma vie militante.

Après, si je veux être un peu honnête et un peu clémente avec moi-même, il y a aussi le fait que je n'ai peut-être juste pas la même tolérance que la plupart des gens. J'ai toujours eu des problèmes au niveau du burn-out. Ça m'arrive extrêmement vite. Dans le monde professionnel, je pourrais faire un job que j'adore et qu'importe à quel point je suis investie ou pas investie, je montrerai de sérieux symptômes de burn-out avant moins d'un an. Et c'est quelque chose sur lequel je travaille avec des professionnels de santé, avec lesquels je monte un dossier travailleuse handicapée, parce que je sais que c'est lié à d'autres choses chez moi.

Mais pendant longtemps, j'avais juste associé ça avec le fait que le salariat est un enfer comme modèle de travail, qu'il crée ce genre de choses et que j'y suis juste plus sujette que la norme.

Maintenant, je me rends compte que ça peut m'arriver ailleurs qu'au travail.

Depuis le début de cette année, je suis coincée dans un enfer administratif dont j'essaye de me sortir liée à ma transidentité. Mon coming out a fait que j'ai essayé de reprendre le contrôle sur mon identité et je ne n'en ai jamais été autant dépossédé. À côté de ça, mes relations personnelles ont été énormément chamboulées sur pas mal d'aspects. Le tout baignant dans le fait qu'en plus de tout ça, je traverse une nouvelle adolescence à cause de tous mes changements hormonaux. Je vis une des années les plus stressantes de ma vie.

Et de par ça, je pensais que justement, je pouvais gérer le stress et que je pouvais gérer tout ça sans problème vu que quelque part, j'y étais déjà habituée. Sauf que ça ne marche pas comme ça. Le résultat, c'est que la personne avec qui je vis, les personnes qui sont le plus proche de moi dans ma vie, ma psy, mon médecin, même mon orthophoniste, tout le monde s'inquiète pour moi.

J'étais à fond dedans, je n'y voyais pas forcément grand-chose. Mais quand les résultats du deuxième tour sont tombés, je me suis soudainement senti envahi par le vide. C'était enfin fini. Le NFP avait eu une petite victoire. Ce n'était pas le grand soir, mais quand même, petite victoire. Et le RN avait été quelque peu repoussé même s'il avait fait des chiffres terrifiants. Mais le fait est qu'on ne s'était pas battu pour rien. Ça aurait dû être un moment de soulagement. Ça aurait dû être un moment de célébration. Et pourtant, je n'ai rien ressenti. Et j'attends encore de ressentir ce soulagement.

Au lieu de ça, depuis les résultats, je me sens juste fatiguée en permanence. Je suis allée à une assemblée générale et j'étais ultra irritable pendant tout le long, je n'ai pas dit un mot, pris la parole une seule fois et je suis partie en plein milieu parce que j'en pouvais juste plus en fait.

C'est là que je me suis rendu compte du problème. Pendant l'écriture de ce billet, je suis tombée sur ce site qui parle du sujet. Et en lisant la liste des "symptômes", je me suis rendu compte que j'étais sujette à peu près tous.

J'ai vécu cette période électorale pas juste comme quelque chose qui se passait dans le pays, mais comme un acte très violent que je subissais personnellement et je m'en suis rendu compte seulement qu'une fois que c'était fini. C'est seulement là que j'ai vu les séquelles apparaître, qu'ayant enfin du temps réfléchir pour autre chose que ce qui venais de se passer, je me suis rendu compte que je n'avais plus la force de faire quoi que ce soit, que j'avais beaucoup trop de repas, que j'oubliais de prendre mes hormones à une fréquence alarmante, que je dormais encore moins bien qu'avant, et surtout, de à quel point j'étais devenu sensible...

Et j'ai réagi ainsi parce que j'ai eu peur. J'ai vu la nouvelle tomber et j'ai eu très peur. Ça m'a pris à la gorge, m'en a coupé le souffle pour plein de raisons, et notamment à un niveau personnel, je venais tout juste d'avoir le courrier du juge qui me disait que ça y est, j'étais officiellement et légalement une femme, et le premier truc qui m'a traversé l'esprit avec cette nouvelle, c'était de me dire qu'on allait me l'enlever. Alors que je me bats pour l'obtenir dans ce système qui prend mille ans pour tout faire depuis bien trop longtemps, je me dis soudainement qu'on va me retirer mon identité, qu'on allait me forcer à détransitionner, qu'on allait m'enlever mon ALD, qu'il allait m'arriver ce que j'ai vu arriver dans trop d'autres endroits du monde en fait.

J'ai parlé de ces sentiments-là avec une amie, elle aussi transgenre. De cette profonde peur que j'ai ressentie et de l'intense rechute que j'ai ressenti juste après. Elle à réussi à mettre les bons mots sur ce ressenti, bien mieux que ce que je pourrai le faire ici. Elle m'a dit :

La peur ça fait faire des trucs puissants. Et puis quand ça redescend, comme une marée ça avale plein de choses. On se sent vidée. Prends soin de toi et n'aie aucune honte à ne prendre que ce qui te fais du bien.

[...]

Je te dis ça en tant qu'apeurée chronique. On a l'impression d'être paralysée et en même temps on soulève des montagnes. Sauf que ça peut pas durer, on est sur la réserve et ça se voit.

La colère, la haine, c'est une énergie génératrice, la peur non.

Elle a raison et elle le dit très bien. Ouais, la peur, ça fait soulever des montagnes, sauf qu'au bout du compte, une fois que ça retombe, on a quand même soulevé une montagne et donc on a les épaules détruites.

Je me suis trop fait violence, j'ai trop poussée, j'ai un peu trop ignoré mes proches qui s'inquiétaient pour moi et en même temps malgré moi, je n'étais juste pas capable de penser à autre chose alors que j'en avais envie. J'avais envie de penser à autre chose, j'avais désespérément besoin de m'évader, mais je n'y arrivais simplement pas, agir comme je l'ai fait, me plonger pleinement dedans, c'était ma façon de garder du contrôle.

Je sais que mon approche à la politique sera définitivement changée par ça. J'ai toujours su que mes droits ne tenaient absolument à rien et que ça pouvait dégager du jour au lendemain. Parce que je l'ai vu partout ailleurs dans le monde. Sauf que maintenant, j'en ai pris conscience par le réel. C'est très différent. C'est difficile de vivre sereinement avec ça en tête.

Je garde une certaine distance de la vie militante. J'essaie de rester proche tout en étant loin. Je reste à un niveau très local et surtout à un niveau qui est surtout recentré sur ma communauté. La communauté transgenre.

Parce qu'on as encore des morts à pleurer deux personnes qui sont mortes, deux sœurs trans qui ont été assassinés. Deux féminicides transphobes dans un pays qui n'en a rien à foutre. Ou les quelques médias qui en ont parlé l'ont fait en étant complètement transphobes. On se fait tuer, tout le monde s'en fou et quand on parle de nous, c'est pour parler de ce qu'on a retrouvé dans notre culotte à l'autopsie.

Pendant ce temps dans le réel, c'est de la souffrance, ce sont des morts dans l'indifférence totale. On se fait tuer à une fréquence affolante, toujours avec les mêmes histoires, mais on n'est même pas digne d'apparaître dans les faits divers. On est un sujet que quand il faut donner plus de raisons de nous tuer. Et ma réalité à moi, c'est que j'ai peur des hommes cisgenres, j'ai peur quand je suis entourés d'enfant parce que j'ai peur que les gens s'imaginent les pire choses, j'ai peur pour ma sécurité quand je vais dans des toilettes en public, et j'ai eu peur lorsque j'ai appris la nouvelle, parce que j'ai tout de suite pensée à une amie qui collait au profil d'une des victimes, ou je me suis dit que c'était peut-être elle, car on est si peu nombreux que ça. Parce que c'est ça aussi la réalité de nos existences.

Burn-out ou non, je ne peux pas vraiment m'arrêter de militer. Ma cause, c'est mon existence, ma simple présence dans un lieu public est déjà un acte militant.

Je garde mes forces. Il y aura d'autres combats à mener. Il y aura probablement d'autres lois transphobes à la con qui vont revenir entre temps. Et après, de toute façon, il va falloir préparer la présidentielle qui va être absolument horrible. Et ça, c'est sans même parler de ce qui se passe ailleurs dans le monde, ou même évoquer d'autres reposent que celle-ci qui me tient énormément à cœur. Parce que mes luttes ne s'arrêtent pas aux questions de transidentité, mais pour l'instant, je vais me limiter à ça. Mais plus que ça, j'ai une vie à mener.

Je vais quand même tirer une grosse leçon tout ça, c'est juste un peu plus écouter. Autant ce que mon corps me dit, que ce que mes proches me disent. Parce que pour autant que l'ironie de s'appeler Plume et de se brûler les ailes est drôle à écrire, j'ai ouï dire qu'elle est beaucoup moins belle à voir.

Merci d'avoir lu.

Prenez soin de vous.


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Historique de la publication.

16-07-2024 16:39

Publication.

~ 10-07-2024

Début d'écriture.


J'ai eu beaucoup de mal à écrire ce billet de blog. Il y a toute une version de ce billet de blog qui n'a jamais été publiée parce que je n'en étais juste pas contente et je ne le considère pas comme fini. Ça fait un moment que j'essaie de l'écrire, plus d'une semaine à peu près.

Je me suis rendu compte que le burn-out était tellement profond que je n'arrivais même pas à en parler en fait. Parce que j'ai si mal vécu cette séquence que ça et je sais très bien que d'ici une ou deux semaines, mon regard sur ce billet de blog aura beaucoup changé parce que la situation sera beaucoup développée dans ma tête.

Malgré mes efforts, je n'ai pas vraiment réussi à transcrire à quel point ça m'affecte profondément. Je ne suis pas bien du tout en ce moment. Mais ce n'est pas grave, je vais remonter cette pente et ça va s'améliorer.

J'ai juste besoin de temps.

#personnel #politique #transidentité